Rencontre avec l'association Femmes de justice
Le 9 novembre 2021, le Conseil supérieur de la magistrature a rencontré l’association Femmes de Justice. En effet, dans un corps pourtant largement féminisé, les postes à responsabilité au sein de la magistrature restent majoritairement occupés par des hommes. Les échanges ont permis d’aborder ce « plafond de verre judiciaire » ainsi que les biais inconscients pouvant affecter les candidatures féminines. Ils rejoignaient par ailleurs les travaux du Conseil sur le manque d’attractivité des fonctions de chef de juridiction et de chef de Cour.
Ce temps de discussion a permis de prolonger une réflexion menée par le conseil en janvier 2020 avec les chercheurs Laurent Willemez et Yoann Demoli qui avaient présenté les résultats de leur recherche, soutenue par la mission de recherche droit & justice, intitulée « L’âme du corps. La magistrature dans les années 2010 : morphologie, mobilités et conditions de travail ».
Il ressort en effet de cette étude que « la forte féminisation constitue un trait atypique d’une profession d’élite » et que « 66% des magistrat.es sont des femmes ». Pour autant, « les positions de chef.fe de juridiction montrent une forte masculinisation tout à fait atypique, eu égard à la féminisation du corps : les hommes deviennent chefs de juridiction à la fois plus jeunes, comparativement aux femmes, et bien plus fréquemment.». Ainsi, « […] être un homme plutôt qu’une femme accroît les probabilités d’avoir les carrières les plus favorables, toutes choses égales par ailleurs ».
Le rapport d’activité du Conseil pour l’année 2020 permet d’affiner encore cette analyse avec deux études portant respectivement sur « la parité dans les nominations sur les postes du siège à la Cour de cassation » (pages 45-46 du Rapport) et sur « la parité dans les nominations aux postes de premier président de cour d’appel et de président de tribunal judiciaire » (pages 49-51 du rapport)
Consulter l''étude "l'âme du corps" sur le site de la Mission de recherche Droit et Justice