Nous entamons une année 2023 qui appelle à l’humilité. Les tensions géopolitiques, la guerre aux portes de l’Europe, l’inflation et la crise de l’énergie se sont invitées en quelques mois seulement dans notre quotidien déjà largement affecté par l’épidémie de Covid traversée ces dernières années. Ces enjeux nous invitent tout d’abord à souhaiter aux pouvoirs publics le courage de faire face aux défis qui les attendent, avec une attention particulière pour les plus fragiles. Qu’ils soient assurés que l’autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, aura à cœur de jouer le rôle qui est le sien dans la traversée de ces crises.

Mais l’année 2023 annonce également de grands changements pour l’institution judiciaire, en attente de réformes à la mesure de la crise profonde qu’elle traverse. Sous dotée en moyens humains et financiers pendant des décennies, elle ne continue de fonctionner que grâce à l’engagement sans faille des professionnels de justice, magistrats et fonctionnaires, qui œuvrent au quotidien pour porter à bout de bras un système judiciaire menacé d’effondrement. Nous leur souhaitons, ainsi qu’à leurs proches, une année 2023 pleine d’espoir. Pour l’institution judiciaire et le service qu’elle doit rendre aux citoyens, nous formulons le vœu que les réformes à venir soient à la hauteur des constats dressés dans le rapport des Etats généraux de la justice.

L’année qui débute est par ailleurs annonciatrice de changement pour le Conseil supérieur de la magistrature. La mandature actuelle du Conseil s’apprête en effet à être renouvelée, après quatre années de travail au service de l’indépendance de l’autorité judiciaire. Ces vœux sont pour nous l’occasion de remercier les membres du Conseil pour leur investissement constant et pour souhaiter à la nouvelle mandature une pleine réussite face aux chantiers de grande ampleur qui les attendent.

Pour autant, n’oublions jamais que la justice est le bien de tous. La crise de confiance que traverse actuellement le système judiciaire est à la hauteur des attentes que les justiciables formulent à son égard : des procédures tranchées dans des délais raisonnables, dans le respect des règles de droit, par des magistrats indépendants et impartiaux, soucieux de traiter avec considération la personne qui se trouve en face d’eux. Qu’ils soient assurés de notre engagement et de celui du Conseil supérieur de la magistrature pour que l’autorité judiciaire se montre toujours digne des missions qui lui sont confiées.

Si, comme le disait Elie Wiesel, la paix est « un don que nous nous faisons les uns aux autres », souhaitons-nous tous que la justice, depuis sa place, contribue à ce don.